Book Review || Le Passager (1995)
"Trois fois par semaine, le jeune prof emprunte l'autoroute 20. Sans savoir pourquoi, il est irrésistiblement attiré par un auto-stoppeur, posté toujours au même endroit."
: 🌕 : SPOILER ALERT : 🌕 :
En coup de foudre, je me suis apprêtée de lire un deuxième roman écrit par Senécal. Les petits lecteurs dédiés se rappelleront mon séjour avec l'auteur, notre petit moment de nostalgie qui m'a mis du bon pied grâce à la belle collection trouvée chez ma librairie préférée. Me voilà, la matinée de Noël sans plan avec une neige qui tombe, coincé comme les personnages mousquetaires de ce roman ; je n'avais pas d'autres options que de m'asseoir avec l'histoire d'horreur, de peine et de douleur, qui se trouvait sur mes étagères, attendant sont moment de grâce.

« Il a le visage tourné vers moi, un visage couvert de sueur, un visage de martyr. »
L'atmosphère que présente Senécal dans ses romans, même que je n'en aie lu que deux, admet au lecteur que l'histoire en mains ne serais qu'une représentation d'une réalité ponctuelle, de la délibérante lointaine et bien veiller de l'être humain. Le lecteur sera donc responsable de bien se préparer avant d'entamer le lecteur des romans de Senécal. Pour ce, une revue, plutôt une petite critique réflective nécessite d'un bon débout et alors, sans plus tarder, nous y allons.
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La scène qui nous est présentée par l'auteur est du quartier familier pour les Ontariens francophones et sera la bienvenue pour les Québécois chaleureux. Drummondville et la petite ville de Montréal engourdissent l'histoire d'un aspect presque nostalgique. Puisque l'histoire se déroule dans les années 1995 il suffit d'avouer que les personnages méritaient bien un paysage qui les offrait d'un côté le familier, un endroit dans lequel leur enfance s'est joui de soleil, d'arbres et des jeux entre amis. Avec la transition monstrueuse de ce paysage, les lecteurs sont offerts un siège trop rapprocher aux événements, se souciant donc que l'histoire constitue une fiction.
Dans son essence, l'histoire porte sur Étienne, un homme de vingt-huit ans, qui s'entame dans les premiers moments de sa carrière comme enseignant au Cégep. Étienne n'est pas une personne qui se présente de manière compliquer, au contraire, Étienne a peu de soucis à part la fin de sa relation à long terme avec sa copine, Manon.
Ces journées sont pleines de bons moments, il ne s'inquiète pas de son loyer, vivant confortablement seul dans l'appartement qu'il avait partagé avec Manon. Ses amis le soutiennent et l'invite souvent à sortir prendre une bière ou se rassembler pour souper. Le lecteur pourra bien se demander qu'il y a-t-il de mieux.
En effet, Étienne représente l'idéale de la vie adulte ; un homme responsable, respectueux et honnête qui cherche le succès personnel en s'investissant dans ses études et son travail. La transition de cette réalité fut quelque chose de pénible. Lorsque Étienne rencontre Alex qui fait du pouce au bord de la route les deux s'engorgent dans une amitié qui ne peut être plus destructive. Des indices du trouble qui surgira à l'avenir non trop éloigné reflète les grands impacts d'un secret intimement garder par les parents d'Étienne pendant toute son enfance.
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D'un premier regard, le livre représente quelque chose de grave. Étienne est une personne qui ressemble semi-entièrement à d'autres personnes et pour cela, son comportement vient à bout de bouleverser l'histoire en mains. Cela débute avec son poste au Cégep. Il entame préparer les matériels de cours qui portent sur la littérature fantastique, notamment les livres d'horreur et de sujet grotesque. J'ai bien aimé l'inclusion des noms d'auteurs et d'histoires avec qui j'ai passé un bon moment en lecture. De plus, Senécal prends le temps d'énumérer des géants du genre littéraire ce qui m'a aussi permis d'agrandir mes lectures futures.
Pour les lecteurs qui n'ont pas encore mis pieds dans le monde fanatique de la littérature fantastique, rien ne sera perdu, ces petits points de cultures intéressantes comme l'inclusion de Stephen King et Saki n'ont que pour but d'ajouter du contexte à l'histoire.
Dans cette même pensée je me suis retrouvé un tout petit peu frustré ou plutôt, mêler à ce qui concerne l'habileté d'Étienne à bien enseigner le matériel, n'étant pas avant ce moment un lecteur de littérature fantastique. J'avoue que ces sentiments ne toucheront pas tous les lecteurs. Je reconnais que ma relation avec ce type de roman me rend conscient des thèmes et des traditions ce qui fera de moi un mauvais étudiant. Alors, il faut bien se demander si les étudiants n'avaient, eux aussi, aucune expérience avec ce genre de littérature et que si cela n'aurait pas été le cas, est-ce qu'Étienne aurait réussi à leur faire croire qu'il était compétant ?
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Bien qu'Étienne ait passé son temps à lire les romans en préparation à ces cours, je ne peux m'empêcher de questionner ses interprétations littéraires et même sa capacité de bien engager avec les étudiants. Sans vouloir porter trop de jugement, il faut admettre qu'une personne doit bien être informé avant d'adopter le poste d'enseignant sinon l'on risque de tourner en rond sans rien apprendre. J'ai trouvé l'enthousiasme d'Étienne réconfortant, mais sa poursuite littéraire était encore trop nouvelle pour que je me laisse rassurer que ses leçons apportent quoi que ce soit aux élèves.
Avec ce vous pouvez bien vous demander pourquoi je me suis mis si de côté par ce mini détails. J'avoue avoir passé quelques moments de trop à y réfléchir et même de me poser la même question. En ce qui concerne ma frustration, il s'agit plutôt de petit scintillant piquant qui m'a reniflé en préparation au séjour routière et au meurtre qu'allait commettre Alex — dit Étienne.
Passer ces chapitres avec un homme qui semblait tout à fait hors de sa zone de confort pour faire la collecte intellectuelle des jeunes me parut comme une enquête bizarre. Pourquoi ne pas avouer que cela s'agira de sa première expérience avec la littérature fantastique et pourquoi ne pas engager les étudiants à ce sujet, du coup pour plusieurs d'entre eux la réalité de la situation sera partagée. J'apprécie que l'enseignant soit censé être l'expert et qu'en avouant ne rien savoir, le sentiment que son temps se fait perdre sera un réel problème.
Pourtant, en distribuant ces sentiments de frustration le lecteur à la chance de bien cultiver la sensation de tourbillons qu'entame Senécal. Étienne s'aventure de jour en jour dans des situations qui lui demandent de sortir hors de soi, mais de jour en jour, Étienne félicite sa capacité de s'isoler. Il est simple de conclure qu'étant adulte Étienne ne cherche pas à se fier à ses parents pour se sentir bien veiller, mais ceci me mène à ma prochaine question ; est-ce la première fois dans sa vie adulte qu'Étienne se rend compte de sa solitude ?
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Après avoir mené une vie assez saisie de sortir extravertie le lecteur observe que la rupture de sa relation avec Manon lui menant à retrouver son copain imaginaire, Alex, avec qui il aura commis des actes atroces dans son enfance.
Autant que j'apprécie l'écriture et le concept de l'histoire, je ne peux exclure l'inclusion d'une petite note sur le contenue. Le lecteur peut bien se demander si Alex est en fait un ami imaginaire, mais il semble plutôt s'agir d'une personnalité développer dans la psychè d'Étienne après une période d'isolation semi-extrême. Je ne suis ni psychiatre ni qualifié en termes de maîtrise post-secondaire à pouvoir bien discuter de la maladie psychologique que souffre (probablement) Étienne, notamment le trouble dissociâtif de l'identité.
Avec ce, j'avoue avoir apprécié que Senécal n'a pas transformé son personnage principal en individu comique ou stupide pour accroître son diagnostic. Nous voyons souvent les fictions transformer leurs personnages en caricature pour plaire à la fable et thèmes fantastique de la fiction.
En réalité les gens qui souffrent de trouble dissociâtif de l'identité ne sont pas des personnes comme toi et comme moi, mais sont des personnes pour qui la vie externe et le taux de garder la norme en fonction de la survie leur a transformé en double ou triple ; incluant des versions de leur personne pour leur guider sans devoir faire à l'horreur qui leur ont été infligés. Il s'agit aussi d'un diagnostic qui est incurablement complexé et difficile de conclure donc, pour ce simple fait, nous allons en terminer ici.
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Même sachant au mi-point qu'Étienne souffrait probablement d'une version de sa conscience qui lui menait à commettre des actes horribles contre qui que ce soit, j'ai aimé le processus de qui a mené au lecteur de déduire que pour Étienne le monde n'était jamais aussi simple qu'il ne l'imaginait et que les difficultés qui existaient autour de lui furent commis par ses propres mains. Cela étant dit, la violence extrême et grotesque qu'il introduisait à ses scènes de crimes me troublaient d'une perspective logique et de nouveau vous pouvez vous-même juger.
Étant seul, est-ce qu'Étienne aura eu la force de faire monter les corps massacrer pour les clouer aux arbres ? N'avait-il personne qui passait par Saint-Nazaire de jour en jour ? Il me semble presque absurde que la femme qui passait en bicyclette tous les jours n'auraient pas causé l'investigation de la région, étant donné qu'elle prenait le même chemin — cela nous pouvons en faire l'assomption puisque la ville est beaucoup trop petite pour apporter une grande variété dans son parcours. Alors, où est la police ? Que fessait la police de jour en jour pendant que trois personnes disparaissaient (sans compter des meurtres) dans le même quartier ?
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En tout, même qu'il y ait eu quelques petits points qui m'ont apporté une toute petite frustration, ce roman contient une histoire lugubre et magistrale plein de fantasme honteux et corporels qui m'ont accompagné pendant toute une journée enneigée.
Pour les lecteurs qui cherchent un roman qui leur verra oublier le délinéant du temps et les moments tranquilles, Senécal crée de nouveau une histoire épouvantable et destructive, de qualité bouleversante et mémorable. Je souhaite à tous les lecteurs un moment en lecture aussi plaisante que celui que j'ai eu le privilège d'abroger avec le petit écrivain canadien.
C. 💌